L’essor des sports d’hiver et la naissance des stations
La pratique des sports d’hiver connaît un engouement marqué depuis le début du 20e siècle. Étroitement lié au développement des premières remontées mécaniques dans les années 1930, on assiste dès lors à la naissance des premières stations de ski.
Mais si les sports d’hiver se pratiquent historiquement à proximité des villages montagnards, certains visionnaires imaginent des stations aménagées dans des zones particulièrement favorables à la pratique du ski par leur relief ou leur enneigement exceptionnel. C’est la naissance des stations d’altitude. Des stations pensées pour être très fonctionnelles, axés sur la pratique du ski et qui sont à l’origine de nombreuses innovations technologiques. Et si on regardait un peu plus en détail ?
Aux Arcs, Charlotte Perriand rêvait de construire une station de ski parfaite depuis les années 1930. Un rêve qui prend forme entre 1967 et 1989, lorsque, avec ses collaborateurs, elle imagine une station qui épouse la pente et où chaque étage possède une vue sur l’horizon. Des constructions intégrées au relief, sans vis-à-vis, où les larges façades vitrées forment une ouverture sur la nature.
Pour la station de Flaine, c’est Marcel Breuer qui sera à la manœuvre. Maître du Bauhaus et mondialement connu pour ses réalisations prestigieuses telles que le Palais de l’Unesco à Paris ou le Whitney Museum à New-York il a une idée très précise : le respect de la nature, en intégrant la station à la montagne. Il imagine alors des façades d’immeubles construites avec des plaques de béton en forme de « pointe de diamant » qui créent des jeux d’ombre et de lumière. Du béton brut qui interpelle mais qui s’intègre parfaitement aux lapiaz calcaires caractéristiques de l’environnement rocheux de Flaine. Aujourd’hui, une partie des bâtiments de la station sont même classés à l’Inventaire des Monuments Historiques de France.
Un classement qui est aussi obtenu par la résidence Aime 2000, surnommée le “paquebot des neiges”. Conçu par l’architecte Michel Bezançon, dans la mouvance de Le Corbusier, l’esthétique de cet ensemble immobilier ne laisse pas indifférent. D’une dimension fonctionnelle remarquable, on retrouve des logements, une grande galerie commerciale et un accès ski aux pieds sur le front de neige. Sans oublier le fameux télémétro, un téléphérique de liaison interne à la Plagne accessible même la nuit.
L’architecture et le design d’intérieur en montagne de nos jours
Les bâtiments récemment construits sont souvent plus proches du style traditionnel montagnard. Les architectes cherchent le compromis entre design et tradition. Il n’est pas question de renier la moindre origine mais plutôt de les revisiter.
Côté matériaux, on utilise largement le bois pour son aspect chaleureux et la pierre ou le béton servent à créer des contrastes dans les espaces faisant écho aux falaises et rochers des paysages de montagne.
Les ouvertures sont larges, pour faire entrer la lumière dans les pièces. De larges baies vitrées qui renforcent le sentiment d’immersion en pleine nature.
Les toitures des bâtiments ne sont pas oubliées. Travaillées selon des techniques ancestrales, on retient particulièrement les pierres épaisses et brutes des toits en lauze comme à Val d’Isère ou les toits en tavaillons, fine planchette de bois fendu. Pourquoi fendu et non sciée ? Car en respectant le sens du fil du bois, elle conserve son étanchéité à l’eau.
Les cheminées sont également un incontournable des habitats de montagne. On aime s’y retrouver pour passer un moment convivial en après-ski. Un feu de bois offre à la fois une chaleur douce et un spectacle fascinant !
Pour la décoration, les matières naturelles comme la laine ont fait leur grand retour ! Saviez-vous que la filature Arpin, fondée en 1817 en Savoie, est toujours en activité ? On retrouve souvent leurs vêtements, plaids et coussins dans les boutiques et les chambres des hôtels de nos stations. N’hésitez pas à prévoir une visite de leurs ateliers lors de vos vacances, les machines sont classées aux Monuments Historiques.